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Feydeau
Georges Feydeau<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>
Georges Feydeau, est né à Paris en 1862. Cest un auteur dramatique français, connu pour ses très nombreux vaudevilles.<o:p></o:p>
Au théâtre, le vaudeville parait au commencement du XVIII siècle. Au début, cétait une petite composition scénique où le dialogue était chanté. Plus tard, le vaudeville se transforme en comédie ou même en drame avec des parties chantées. Il prend tous les tons Il voyage de la bouffonnerie à la sentimentalité. Il a donné carrière à toutes les finesses de lesprit et à la verve gauloise. Ce sont les quiproquos les plus burlesques et les situations les plus risquées.<o:p></o:p>
Très jeune, Georges Feydeau se consacre au théâtre. Sa première pièce, « Par la fenêtre » est jouée en 1882, alors quil a 19 ans. En 1886, « Tailleur pour dames » est fort bien accueillie et lui vaut les encouragements de Labiche.<o:p></o:p>
Feydeau renouvelle le genre du vaudeville par une étude plus approfondie des personnages. Il se moque de la médiocrité des existences bourgeoises quil tourne en ridicule.<o:p></o:p>
Il décède à lâge de 58 ans.<o:p></o:p>
- 1882 : Par la fenêtre
- 1883 : Amour et piano ; Gibier de potence
- 1886 : Fiancés en herbe ; Tailleur pour dames
- 1887 : La Lycéenne
- 1888 : Un bain de ménage ; Chat en poche ; Les Fiancés de Loches
- 1889 : LAffaire Édouard
- 1890 : Cest une femme du monde ; Le Mariage de Barillon
- 1892 : Monsieur Chasse ; Champignol malgré lui ; Le Système Ribadier
- 1894 : Un fil à la patte ; Notre futur ; Le Ruban ; L'Hôtel du libre échange
- 1896 : Le Dindon ; Les Pavés de lours
- 1897 : Séance de nuit ; Dormez, je le veux !
- 1899 : La Dame de chez Maxim
- 1905 : L'âge d'or
- 1906 : Le Bourgeon
- 1907 : La Main passe ; La Puce à l'oreille
- 1908 : Occupe-toi d'Amélie
- 1910 : Feu la mère de Madame ; On purge bébé
- 1912 : Mais n'te promène donc pas toute nue !
Feydeau<o:p></o:p>
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On purge bébé
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Histoire de vous donner envie de lire du théâtre, voici un extrait de la
Scène II<o:p></o:p>
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Follavoine et Julie<o:p></o:p>
Julie surgissant en trombe par la porte pan coupé. Tenue de souillon, peignoir éponge dont la cordelière non attachée traîne par terre, petit jupon de soie, sur la chemise de nuit qui dépasse, bigoudis dans les cheveux, bas tombant sur les savates. Elle tient son seau de toilette plein deau à la main.<o:p></o:p>
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Follavoine sursautant<o:p></o:p>
Ah ! Je ten prie, nentre donc pas toujours comme une bombe !... Ah !<o:p></o:p>
Julie sexcusant ironiquement Oh, pardon ! (la bouche pincée et sur un ton sucré) <o:p></o:p>
Tu ne peux pas te déranger ? Non ?<o:p></o:p>
Folllavoine avec humeur Et bien ! et toi ? Pourquoi faut il que ce soit moi qui me dérange plutôt que moi ?<o:p></o:p>
Julie avec un sourire pointu Cest juste ! cest juste ! nous sommes mariés, alors<o:p></o:p>
Follavoine Quoi ? Quoi ? Quel rapport ?<o:p></o:p>
Julie Ah ! Je serais seulement la femme dun autre, il est probable que .<o:p></o:p>
Follavoine Ah ! Laisse moi donc tranquille ! Je suis occupé, vlà tout !<o:p></o:p>
Julie, posant le seau quelle tien à la main au milieu de la scène et gagnant la gauche.
Occupé ! Monsieur est occupé ! <o:p></o:p>Cest admirable<o:p></o:p>
Follavoine Oui, occupé !( il aperçoit le seau laissé par Julie) Ah !<o:p></o:p>
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Julie se retournant à lexclamation de Follavoine Quoi ?<o:p></o:p>
Follavoine Ah ça ! Tu es folle ?<o:p></o:p>
Tu mapportes ton seau de toilette ici, à présent ?<o:p></o:p>
Julie Quoi mon seau ? Ou ça mon seau ?<o:p></o:p>
Follavoine lindiquant Ça !<o:p></o:p>
Julie Ah ! là ! cest rien (le plus naturellement du monde) <o:p></o:p>
Cest mes eaux sales.<o:p></o:p>
Follavoine Quest ce que tu veux que jen fasse ?<o:p></o:p>
Julie Mais cest pas pour toi ?<o:p></o:p>
Cest pour les vider<o:p></o:p>
Follavoine Ici ?<o:p></o:p>
Julie Mais non pas ici ! Que cest bête ce que tu dis là ! Je nai pas lhabitude de vider mes eaux sales dans ton cabinet de toilette ; jai du tact.<o:p></o:p>
Follavoine Alors pourquoi me les apportes tu ?<o:p></o:p>
Julie Mais pour rien ! Parce que javais le seau en main pour aller le vider quand Rose est venue me rapporter ta charmante réponse : alors pour ne pas te faire attendre <o:p></o:p>
Follavoine Tu ne pouvais pas le laisser à la porte ?<o:p></o:p>
Julie Ah ! et puis tu membêtes ! <o:p></o:p>
Si çà te gêne tant, tu navais quà te déranger quand je te demandais de venir ; mais Monsieur était occupé ! à quoi ? Je te le demande <o:p></o:p>
Elle a arpenté jusquau fond<o:p></o:p>
Follavoine sur un ton bougon A des choses, probable !<o:p></o:p>
Julie Quelles ?<o:p></o:p>
Follavoine Et ! bien des choses Je cherchais « iles Hébrides » dans le dictionnaire<o:p></o:p>
Julie Iles Hébrides ! tes pas fou ? <o:p></o:p>
Tu as lintention dy aller ?<o:p></o:p>
Follavoine Non, je nai pas lintention !<o:p></o:p>
Julie dun ton dédaigneux Alors quest ce que ça te fait ?<o:p></o:p>
En quoi ça peut il intéresser un fabricant de porcelaine de savoir ou sont les Hébrides ?<o:p></o:p>
Follavoine, toujours sur le ton grognon Si tu crois que ça mintéresse ! Ah ! Bien ! Je te jure que si cétait pour moi ! Mais cest pour bébé. Il vous a de ces questions ! (Imitant son fils)<o:p></o:p>
« Papa,où cest les Hébrides ? »<o:p></o:p>
(reprenant sur un ton bougon pour simiter lui-même)<o:p></o:p>
Quoi<o:p></o:p>
(voix de son fils) Où cest les Hébrides, Papa ?<o:p></o:p>
Oh ! Javais bien entendu ! Javais fais répéter à tout hasard (maugréant)<o:p></o:p>
Où cest les Hébrides ? Est-ce que je sais, moi ! Tu sais où cest toi ?<o:p></o:p>
Julie Bien oui, cest Jai vu ça quelque part, sur la carte ; je ne me rappelle pas où.<o:p></o:p>
Follavoine,remontant pour aller sasseoir à sa table sur laquelle il pose son dictionnaire ouvert à la page quil compulsait<o:p></o:p>
Ah ! comme ça, moi aussi ! Mais je ne pouvais pas lui répondre ça à cet enfant ! Quest ce quil aurait pensé ! Jai essayé de men tirer par la tangente :<o:p></o:p>
Chut !allez !ça ne te regarde pas ! Les Hébrides, cest pas pour les enfants !<o:p></o:p>
Julie En voilà une idée ! Cest idiot.<o:p></o:p>
Follavoine Oui !Ah ! cétait pas heureux ; cétait précisement dans les questions de géographie que lui avait laissées mademoiselle.<o:p></o:p>
Julie haussant les épaules Dame, évidemment !<o:p></o:p>
Follavoine Eh ! aussi est ce quon devrait encore apprendre la géographie aux enfants à notre époque ? avec les chemins de fer et les bateaux qui vous mènent tout droit ! et les indicateurs où lon trouve tout !<o:p></o:p>
Julie Quoi ! Quoi ! Quel rapport ?<o:p></o:p>
Follavoine Mais absolument ! Est-ce que, quand tu as besoin dune ville, tu vas la chercher dans la géographie ? Non, tu cherches dans lindicateur ! Eh ! ben.. , alors !<o:p></o:p>
Julie Mais alors, ce petit ? Se levant et allant ramasser son seau au passage)Tu ne las pas aidé ? Tu las laissé dans le pétrin ?<o:p></o:p>
Follavoine Bédame !Comment veux tu ?Cest à dire que jai pris un air profond, renseigné ; celui du Monsieur qui pourrait répondre mais qui ne veut pas parler et je lui ai dit « Mon enfant, si cest moi qui te montre, tu nas pas le mérite de leffort ; essaye de trouver et si tu ny arrives pas, alors je tindiquerai <o:p></o:p>
Julie, près de Follavoine Oui, vas-y voir !<o:p></o:p>
Follavoine Je suis sorti de sa chambre avec un air détaché et aussitôt la porte refermée, je me suis précipité sur ce dictionnaire, persuadé que jallais trouver ! Ah ! bien, oui, je ten fiche ! Nibe.<o:p></o:p>
Julie qui ne comprend pas Nibe ?<o:p></o:p>
Follavoine Enfin, rien !<o:p></o:p>
Julie incrédule Dans le dictionnaire ? (elle pose son seau par terre à gauche de la table et écarte son mari pour examiner le dictionnaire à sa place)<o:p></o:p>
Allons, voyons ! voyons !<o:p></o:p>
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