• Photo d'Emile Michaux

    Le jeune facteur est mort
    Il n'avait que dix-sept ans

    L'amour ne peut plus voyager
    Il a perdu son messager

    C'est lui qui venait chaque jour
    Les bras chargés de tous mes mots d'amour
    C'est lui qui tenait dans ses mains
    La fleur d'amour cueillie dans ton jardin

    Il est parti dans le ciel bleu
    Comme un oiseau enfin libre et heureux
    Et quand son âme l'a quitté
    Un rossignol quelque part a chanté

    Je t'aime autant que je t'aimais
    Mais je ne peux le dire désormais<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>



    Il a emporté avec lui
    Les derniers mots que je t'avais écrit

    Il n'ira plus sur les chemins
    Fleuris de roses et de jasmins
    Qui mènent jusqu'à ta maison
    L'amour ne peut plus voyager
    Il a perdu son messager
    Et mon cœur est comme en prison

    Il est parti l'adolescent
    Qui t'apportait mes joies et mes tourments
    L'hiver a tué le printemps
    Tout est fini pour nous deux maintenant<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Les amis de Georges étaient un peu anars
    Ils marchaient au gros rouge et grattaient leurs guitares
    Ils semblaient tous issus de la même famille
    Timides et paillards et tendres avec les filles
    Ils avaient vu la guerre ou étaient nés après
    Et s'étaient retrouvés à Saint-Germain-des-Prés
    Et s'il leur arrivait parfois de travailler
    Personne n'aurait perdu sa vie pour la gagner

    Les amis de Georges avaient les cheveux longs
    A l'époque ce n'était pas encore de saison
    Ils connaissaient Verlaine, Hugo, François Villon
    Avant qu'on les enferme dans des microsillons
    Ils juraient, ils sacraient, insultaient les bourgeois
    Mais savaient offrir des fleurs aux filles de joie
    Quitte à les braconner dans les jardins publics
    En jouant à cache-cache avec l'ombre des flics

    Les amis de Georges, on les reconnaissait
    A leur manière de n'être pas trop pressés
    De rentrer dans le rang pour devenir quelqu'un
    Ils traversaient la vie comme des arlequins
    Certains le sont restés, d'autres ont disparu
    Certains ont même <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName ProductID="la Légion" w:st="on">la Légion</st1:PersonName> d'honneur - qui l'eût cru?
    Mais la plupart d'entre eux n'ont pas bougé d'un poil
    Ils se baladent encore la tête dans les étoiles

    Les amis de Georges n'ont pas beaucoup vieilli
    A les voir on dirait qu'ils auraient rajeuni
    Le cheveu est plus long, la guitare toujours là
    C'est toujours l'ami Georges qui donne le <st1:PersonName ProductID="laMais" w:st="on">la
    Mais</st1:PersonName> tout comme lui ils ne savent toujours pas
    Rejoindre le troupeau ou bien marcher au pas
    Dans les rues de Paris, sur les routes de province
    Ils mendient quelquefois avec des airs de prince
    En chantant des chansons du dénommé Brassens
    <o:p></o:p>


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